"…Il me semble incompréhensible que le seul fait de demander une simple étude de faisabilité déclenche autant de nervosité et de procès en sorcellerie !"
envoyé par BoulogneTVPhilippe Galy et le projet de tunnel
La seule certitude que l'on peut avancer à ce sujet est le fait qu'il n'y a pas, aujourd'hui, d'autre idée que de passer en sous sol, pour détourner les 50 000 véhicules par jour qui traversent en transit la ville de Boulogne, la coupant en deux de façon insupportable.
On ne peut pas passer en viaduc au dessus des avenues du Général Leclerc et Edouard Vaillant, sauf à défigurer la ville, comme dans certaines agglomérations comme Los Angeles ou Pékin ou Shang Haï, où les autoroutes traversent les villes en aérien. On ne peut pas non plus détourner au niveau du sol ce trafic de transit par évitement des deux avenues : il n'y aurait que les quais, qui sont saturés, et vont l'être plus encore par la réalisation progressive de la ZAC Renault. Il ne reste donc que le sous-sol, et encore faut-il passer en dessous du métro, qu'il semble peu envisageable de déplacer. C'est pourquoi le simple enfouissement (on creuse un tranchée pour faire descendre métro et chaussée et on recouvre ensuite par une dalle) ne semble pas réaliste, tandis qu'un tunnel foré par un tunnelier serait plus plausible.
Il se trouve que ce genre de tunnels existe dans beaucoup de villes étrangères, et en France, à Marseille, où l'expérience est un succès. Les techniques de travaux souterrains ont fait de grands progrès ces dernières années, et l'on sait faire beaucoup de sortes de tunnels, y compris sous la mer.
Il ne pourrait s'agir que d'un ouvrage à péage, car on ne peut plus demander au contribuable de prendre en charge un tel tunnel (sauf à contribuer au financement par une subvention éventuelle), et tous les grands ouvrages routiers en rase campagne ou en milieu urbain se font désormais à péage : A 14, A 86 entre Rueil et Jouy en Josas, le périphérique de Lyon, etc. Cette solution du tunnel à péage serait, paraît-il, à l'étude pour l'avenue Charles de Gaulle à Neuilly.
Il faut donc faire une étude de faisabilité technique et financière, dont les deux principales questions seront : est-il possible techniquement de réaliser un tunnel routier pour détourner les 50 000 véhicules/ jour qui traversent aujourd'hui Boulogne du Pont de Sèvres à la Porte de St Cloud (avec une demi-douzaine de sous-questions techniques), et combien coûterait le péage à l'usager, pour payer l'ouvrage, rembourser l'emprunt, payer la maintenance et l'exploitation (là encore, une demi-douzaine de questions financières).
Si l'étude conclut que le tunnel est faisable techniquement et financièrement, on poursuit les réflexions et les discussions pour réunir les accords nécessaires (plusieurs collectivités publiques seront impliquées) et mettre au point le montage juridique et financier. Si l'étude conclut que ce n'est pas faisable, on en tire les conséquences et on cherche une autre idée. En attendant, on se résigne à subir encore pendant des générations la coupure de notre ville en deux parties séparées.
C'est pourquoi il me semble incompréhensible que le seul fait de demander une simple étude de faisabilité déclenche autant de nervosité et de procès en sorcellerie !
Il est donc surprenant de trouver dans un tract d'une des listes candidates aux municipales des affirmations péremptoires sur "le gouffre financier", "le projet à un milliard d'euros", "350 mètres d'avenue sacrifiés à chaque bout" : le seul chiffre qui puisse être cité est l'estimation courante de 100 millions d'€ par km d'autoroute souterraine. Quant aux 350 mètres à chaque bout, nul ne sait non plus d'où vient le chiffre, mais il faut néanmoins rappeler que s'il était vrai, il resterait de loin inférieur aux 2,5 km qui divisent aujourd'hui notre ville de part en part ... Quant à la pente, laissons à ceux qui savent le faire le soin de la calculer. Il suffit de considérer la pente de la RN 118 quand elle descend des hauts de Meudon vers le Pont de Sèvres, pour se dire que l'on saura traiter la question de la pente.
Mais, peut-être, des lecteurs de ce tract se laisseront-ils convaincre par "la solution raisonnable à 150 millions € " (source du chiffrage ? Mode de paiement ?) qui réglera enfin le problème avec... "un aménagement de la place Marcel Sembat" (quel aménagement ? où est le projet ? Surtout si cette place, doit, dans l'avenir, être traversée par un tramway !), sans oublier les "pistes cyclables" (!).... sur lesquelles pourront rouler les "taxis-cyclos pousse-pousse" promis par la même liste candidate aux municipales. Quant aux 50 000 véhicules/jour, ils auront la bonne idée de s'envoler et de se dissiper dans l'atmosphère, pour nous faire plaisir.
En résumé, il semble assez facile, entre l'étude de la faisabilité d'un tunnel et la solution dite "raisonnable", de se faire une idée de ce qui est vraiment raisonnable !
Philippe GALY, Maire-Adjoint
C'est une excellent idée de faire l'étude, même si celle-ci coûtera quand un peu (mais sans commune mesure avec le coût final mais aussi l'intérêt).
Dans ce cas, pourquoi ne pas étudier dans la cadre de l'intercommunalité un départ de la rive gauche soulageant du même coup les deux rives ?
Rédigé par : Marco | 14 mars 2008 à 08:22