Les anti-Devedjian passent à l’offensive
Au lendemain de la défaite de la droite aux élections régionales, l’heure est aux règlements de comptes dans les Hauts-de-Seine. Patrick Devedjian, patron du conseil général et également président de l’UMP départementale, est une nouvelle fois la cible de critiques dans son propre camp.
C’est Patrick Balkany, le bouillant député maire UMP de Levallois, qui a ouvert les hostilités.
« Tu devrais avoir honte du résultat dans ce département, lui a-t-il lancé lors de la soirée électorale. Au lieu de t’occuper des écuries d’Augias(NDLR : formule employée par Patrick Devedjian au cœur de l’été 2008), tu ferais mieux de balayer devant ta porte. » Jeudi, c’est la majorité départementale qui a embrayé. « Il faut revenir au gaullisme social dans les Hauts-de-Seine », réclame Jean Sarkozy, le président du groupe UMP-NC au conseil général. Cette volonté se cristallisera symboliquement aujourd’hui par la nomination d’un vice-président chargé de la coordination des politiques de solidarité. Christian Dupuy, déjà en charge de la culture, en héritera. « Patrick Devedjian fait des dépenses somptuaires pour la culture alors qu’il supprime des subventions aux associations et bloque des dossiers dans le secteur social. On en a marre de ses marottes », décrypte un conseiller général. La veille du premier tour des élections régionales, sa majorité avait contraint le président du conseil général à débloquer une subvention de 750000 € en faveur de l’université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, qu’il se refusait jusqu’ici à allouer « en blanc ». Après ce coup de force mené par Thierry Solère, le conseiller général UMP de Boulogne, avec l’appui de Jean Sarkozy, la majorité départementale semble bien décidée à imposer ses choix au président du conseil général, de plus en plus isolé et affaibli. « Patrick Devedjian a cru qu’il baignait dans un océan de bonheur. S’il écoutait un peu plus les maires et les conseillers généraux avant de prendre des décisions, il commettrait peut-être un peu moins d’erreurs », fustige Patrick Balkany en se défendant de tirer sur le pianiste. « Ce n’est pas un problème de personne mais de choix politique » souligne le maire de Levallois, qui rappelle le bon score réalisé par la liste Pécresse dans sa ville (60%). « J’ai mieux résisté parce que j’ai une fibre sociale. Patrick Devedjian, lui, refuse de financer les actions qui ne relèvent pas des prérogatives du département. Il a tort. Notre département est riche et il doit venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. » Des propos qui font écho à ceux de Thierry Solère : « Les classes moyennes ont besoin de crèches, de logements intermédiaires ou de maisons de retraite aidées. C’est de notre devoir de répondre à ces demandes. » « La nuit des Longs Couteaux a commencé dans les Hauts-de-Seine, raille le maire socialiste de Clamart, Philippe Kaltenbach, nouveau vice- président du conseil régional. »
Face à la déroute électorale, la majorité réclame le retour aux pratiques sociales de Pasqua. Mais ce repositionnement tactique ne nous empêchera pas de gagner de nouveaux cantons en 2011. »
Source : Le Parisien
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