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06/03/2005

Commentaires

achab

Réflexions autour du paragraphe 2 de l’article I-3 du projet de constitution européenne

Ce paragraphe dit ceci :

« L’Union offre à ses citoyens un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontières intérieures, et un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée. »

pourquoi s’intéresser plus particulièrement à cet article concis qui semble porteur des intentions les plus nobles : liberté, justice ? Pour la simple et bonne raison que la notion de liberté (assortie de celles de sécurité et de justice) est ici, de façon explicite, articulée à celles de marché intérieur et de concurrence libre et non faussée ! il est donc question ici non pas d’une notion de liberté héritière des idéaux tels que la République les rêva (Liberté, Egalité, Fraternité) mais d’une liberté renvoyant à l’idée de marché et de concurrence, c’est à dire à une liberté des acteurs économiques désireux de disposer d’un espace de libre échange des facteurs de la production au sens de l’économie néo-classique (libre circulation des capitaux et de la main-d’œuvre, avec leurs corollaires concernant le dépérissement des pouvoirs des Etats). Cette liberté-là assujettie à l’économique est typiquement héritière de celle qui selon les croyances d’Adam Smith devait permettre à la « main invisible du marché » de réguler l’activité industrieuse et mercantile des hommes dans le sens de l’intérêt général. Nous savons à quoi nous en tenir sur ce plan !
Mais il n’est pas anodin que ce vieil avatar idéologique symbolisant une puissance qui se situerait au dessus de la condition humaine pour son plus grand bien face à nouveau son apparition et qui plus est dans un texte qui aura valeur de constitution ! En effet, associer la liberté à l’économique invite à associer la sécurité et la justice à la défense des droits des acteurs économiques qui ont intérêt à la pérennité d’une économie libérale…suivez mon regard ! La justice sera convoquée alors pour assurer la sécurité de ce qui assure le socle d’une société de liberté de l’échange : la propriété privée des moyens de production et d’échange ! Il s’agit dans ce cadre non pas d’un projet humaniste aux élans démocratiques mais de façon plus rabougrie d’une formalisation de ce qui a toujours été la philosophie d’une classe dirigeante âpre au gain, dure pour autrui et par dessus tout prête à tout pour sauvegarder son bien le plus précieux : son idéal ? non, son argent ! ce sont en fait de valeurs sonnantes et trébuchantes dont il est question dans cet article et des moyens de les préserver !
Non seulement tout ceci n’est pas anodin mais peut se révéler terrible si l’on songe à la conception de l’ordre social qui est sous-tendue par cette approche. Un « philosophe des libertés » nous a déjà (presque) tout dit et nous permet ainsi de mieux comprendre de quoi il est vraiment question :
« la propriété est sacrée parce qu’elle représente le droit de la personne elle-même », « Vous qui avez faim, je me sens le devoir de vous secourir, et vous n’avez pas le droit d’exiger de moi la moindre partie de ma fortune : et si vous m’arrachez une obole, vous commettez une injustice. Il y a ici des devoirs qui n’ont pas de droits corrélatifs. », « en méconnaissant cette importante vérité , on ouvre la porte aux plus funestes erreurs. Par exemple l’Etat a le devoir de venir en aide , en une certaine mesure, aux ouvriers dans les temps de chômage involontaire, en les employant à de grands travaux d’utilité publique ; mais il est faux que l’ouvrier ait droit au travail, comme on le dit aujourd’hui, car tout droit vrai emporte l’idée qu’on peut l’assurer par la force. L’ouvrier n’a pas plus droit au travail que le pauvre n’a droit à l’assistance ; ou si le pauvre a ce droit, il peut l’imposer : au lieu de s’adresser à la charité , il peut invoquer la justice, me faire un procès, ou même m’arracher de force ce que je ne lui donnerais pas. Proclamer des droits mensongers, c’est mettre en péril des droits certains. On peut très bien rappeler aux particuliers et à l’Etat le saint devoir de la charité, sans conférer à la misère de prétendus droits qu’elle accueille avec ivresse et revendique le glaive à la main. »

tout y est ou presque : la liberté de posséder et le pouvoir de requérir la justice pour assurer la sécurité de la propriété privée; pour les parias de ce monde : une éventuelle condescendance et encore…
Ces phrases tirées de « justice et charité » par Victor Cousin ,en 1849, qui fut philosophe et ministre de l’instruction publique, trouvent échos dans les thèses récentes d’un Luc Ferry, ci-devant ancien ministre de l’éducation nationale, qui parle de droits-libertés (droit de propriété notamment) et de droits-créances (au travail, à la santé, au logement,…) qui pour lui sont du domaine de la raison mais pas du domaine du réalisable (tout au plus ce sont des objectifs souhaitables !).
Ces notions ne se retrouvent-elles pas sans beaucoup de modification d’ailleurs dans les formules utilisées dans le projet de constitution européenne notamment : article I-3 paragraphe 3 « …, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social,… »

Oui le 1er ministre a été particulièrement chahuté par les conseillers nationnaux lorque il évoquait la Turquie et une idée autre qu'un partenariat.....

Est-ce vrai que Raffarain a été chahuté sur la Turquie ?

superbe discours. Enfin la campagne va commencer à droite!

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